6 Algériens au tribunal de Paris pour manipulation de jeunes adolescents

Le mardi 9 janvier en France, un procès de 4 jours a eu lieu pour juger 6 Algériens sans-papiers, pour avoir poussé des jeunes mineurs, sous l’effet de drogue, à commettre des actes de vols.

Les agents de police du département de lutte contre la criminalité, faisant partie de la sous-direction chargée pour la lutte contre l’immigration irrégulière, ont reçu un appel anonyme, dénonçant ces actions, qui, selon les faits rapportés, ont commencé à avoir lieu depuis 2021 (sans qu’une action ne soit entreprise), à la place du Trocadéro, en face de la tour Eiffel. Un endroit connu par le nombre élevé des touristes qui le côtoient, ce qui en fait la cible parfaite pour les pickpockets.

Les associations de défense des jeunes sous tutelles disent ne jamais avoir vu de pareil cas. Les dizaines de victimes exploitées pour en faire des délinquants sont en grande partie des étrangers, principalement magrébins. Et étant des enfants de moins de 16 ans, il faudra noter que le plus jeune d’entre eux n’a que 8 ans au moment des faits.

Dans ce genre de réseau criminel, il est rare que plusieurs victimes dénoncent simultanément leurs malfaiteurs. Douze jeunes ont pris la ferme décision de monter à la barre pour témoigner, mais la majorité d’entre eux a décidé de le faire par visioconférence. Ils ne se sont pas présentés par peur de faire face à ceux qui les ont contraints à commettre des atrocités.

À l’exception d’un jeune marocain de dix ans, qui, par visioconférence, avait relaté, le mercredi passé, quelques évènements, en disant : « ils m’ont dit : tiens, prends ça, ça va te faire du bien » et a-t-il poursuivi : « j’ai pris un demi-comprimé de Rivotril, et après j’ai continué, continué, continué », rapporte CNews.

L’idée des malfaiteurs était, dans un premier lieu, de créer chez les enfants une forte dépendance à ces psychotropes, et par la suite les pousser à voler des téléphones, de l’argent ou des bijoux pour avoir leur dose. La dangerosité des psychotropes est incontestablement reconnue pour ses effets secondaires graves, comme l’automutilation, ou même le suicide.

« Ces gamins ne sont pas des angelots, mais restent les victimes de cette affaire »

Kathleen Taieb, avocate d’un des enfants, disait lors d’une interview : « ce procès est important, paracerque c’est la première fois qu’on ne les arrête pas eux, en tant qu’auteurs, mais qu’on les considère comme victimes ».

Guillaume Lardanchet, directeur de l’association Hors Les Murs, quant à lui a déclaré : « ces gamins ne sont pas des angelots, mais restent les victimes de cette affaire », en rajoutant : « on ne lutte pas efficacement contre les troubles à l'ordre public en réprimant les victimes. Il faut les protéger en leur permettant d’accéder à leurs droits, à des foyers de protection de l’enfance ».

Leurs états de santé, malheureusement, sont fort inquiétants. Tant ils souffrent d’addictions multiples, et d’un syndrome de stress post-traumatique. La tutrice, en disant qu’ils traversent une crise existentielle, envisage la possibilité de les déclarer handicapés, car les psychotropes les ont fortement endommagés. Le sevrage est très pénible et long. Une jeune victime rapporte vouloir ranger son enfance dans un sac et la jeter à la mer.

Qu'en est-il des accusés algériens ?

Les six ressortissants algériens âgés de 26 à 39 ans ont été d’abord mis en détention provisoire en décembre dernier. Ce n’est que le mardi 9 janvier 2024 que l’étude du procès s’est approfondie. Le procès se déroulera sur plusieurs dates, à savoir les après-midis des 14, 15, 19 et 20 décembre. Ces Algériens risquent des peines de quatre à six ans de prison pour trafic d'êtres humains.

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