La montée en flèche de l'euro par rapport au dinar sur le marché noir suscite des interrogations sur les bénéficiaires de cette flambée. Passant de 218 dinars en début de l’année à 237 dinars en décembre, ces évolutions ont des répercussions, créant un contexte complexe pour les citoyens algériens.
La demande croissante conjuguée à une offre limitée pousse l’euro vers des sommets. Les détenteurs de revenus en euros en Algérie profitent de cette situation. La flambée de la monnaie européenne face au dinar algérien offre un avantage significatif à trois catégories d’Algériens.
Il s’agit principalement des retraités algériens percevant une pension en euros. Cette catégorie constatera une augmentation de son revenu d'environ 19 000 dinars sur 1000 euros, lors de la conversion sur le marché noir. À titre d’exemple, un retraité qui perçoit 1000 euros par mois les échangera contre 237 000 dinars au lieu de 218 000 dinars en début d’année.
La flambée profite également pour les membres de la diaspora algérienne résidant à l'étranger, qui peut envisager des vacances agréables en Algérie avec un budget restreint. La hausse de l'euro sur le marché noir offre également, une opportunité d'investissement à ces expatriés algériens en particulier dans l'acquisition de biens immobiliers à des prix raisonnables.
Dans la troisième catégorie, on retrouve les Algériens résidants qui travaillent pour le compte de boites étrangères, dans la sous-traitance ou les services. Ces salariés qui perçoivent leurs rémunérations en euros se retrouvent, également, avec une plus-value importante à chaque fin de mois.
Qui est pénalisé par la flambée de l'euro ?
Cependant, cette réalité à double facette impose des restrictions à d'autres catégories de la société. Les étudiants algériens qui partent à l’étranger, notamment en France, pour poursuivre leurs études se retrouvent contraints de dépenser plus de dinars pour acheter de l'euro à prendre avec eux.
Les personnes en Algérie qui utilisent l'euro dans leurs transactions commerciales ou voyages subissent aussi les répercussions de cette hausse. Les coûts de la monnaie européenne compliquent les projets liés aux vacances à l'étranger et les démarches telles que le pèlerinage, nécessitant des budgets importants en dinars.
Les importateurs, en particulier, sont également affectés par cette hausse vertigineuse. En achetant la monnaie sur le marché noir, ils se voient contraints d'augmenter les prix de leurs produits en raison du coût élevé de l'euro, ce qui peut entraîner une baisse des ventes.
