Bureaux de change : Les Algériens pourront-ils convertir leurs dinars en devises ?

L’Algérie a ouvert la voie à la création de bureaux de change en dehors du secteur bancaire traditionnel. Bien que cette activité soit déjà courante au sein des agences bancaires publiques et privées, les interrogations demeurent : les citoyens algériens pourront-ils convertir leurs dinars en devises par le biais de ces nouveaux bureaux de change privés ?

L’économiste Mourad Goumiri répond dans une tribune publiée le 26 septembre dans le quotidien francophone El Watan. Selon lui, il est peu probable que ces bureaux de change privés permettent une conversion généralisée des dinars en devises étrangères. Leur rôle principal sera de faciliter les opérations de droit de change, limitées à un plafond annuel de 15 000 dinars par personne, en dehors des guichets des banques traditionnelles.

Les bureaux de change seront contraints de suivre la réglementation en vigueur, autorisant seulement certaines opérations spécifiques, telles que les pécules pour les étudiants, les dépenses de santé, et les participations aux foires et expositions. Ces bureaux de change serviront donc avant tout à désengorger les agences bancaires souvent bondées.

L'Algérie devra augmenter l'allocation touristique

Il ne faut donc pas s’attendre à ce que les citoyens puissent échanger leurs dinars contre de l’euro auprès de ces bureaux de change. Cependant, le Conseil de la monnaie et du crédit n'écarte pas la possibilité d'une révision de la réglementation des changes à l'avenir, notamment en augmentant l'allocation touristique, actuellement fixée à 15 000 dinars algériens. Cette révision pourrait avoir pour effet de réduire, un tant soit peu, le marché parallèle des devises.

Pour l’économiste algérien, si l'allocution touristique était relevée à 1000 euros par an et par personne, à titre d’exemple, cela représenterait 20 milliards d'euros (en multipliant 20 millions d'Algériens par 1000 euros). Cette augmentation aurait pour effet, de tarir le marché noir des devises et d'aligner les taux de change parallèles et officiels, créant ainsi une « convergence monétaire », explique-t-il.

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