Prix des billets d'avion Paris-Alger : Un député dénonce un chantage

Les recettes des compagnies aériennes desservant Alger au départ de Paris sont excessives, selon les chiffres avancés par Abdelouahab Yagoubi, député de l’émigration et membre de la commission des affaires étrangères à l’assemblée nationale.

Selon les données communiquées, mardi 31 août, par la compagnie aérienne nationale : « le billet Paris-Alger, en aller simple, a été cédé à 471 euros par Air Algérie, 763 euros par Air France et 480 euros par ASL Airlines ». Si l’on se fie à ces chiffres, et en multipliant le coût d’un billet par les 186 sièges d’un Boeing 737-800, les recettes de la billetterie seraient respectivement de l’ordre de 87 606 euros, 141 918 euros et 89 280 euros.

« En tenant compte de toutes les dépenses salariales, de carburant, d'entretien, d'amortissement de l'avion et des coûts d'escale, l'heure de vol pour un Boeing 737-800 ou un Airbus 320 s’élève en moyenne à 6.000 €, soit 12.000 € pour un vol Paris-Alger de 1h45. Cette somme représente le tiers de la recette de l’excédent bagages (entre 25.000 € et 35.000€ par jour) que les Algériens payent quotidiennement à Air Algérie au départ de Paris », a révélé le député Abdelouahab Yagoubi, vendredi 3 septembre, dans une publication sur son compte Facebook.

Ainsi, en additionnant la recette de l’excédent de bagages et en soustrayant les dépenses engagées, les bénéfices générés sur un vol Paris-Alger varient entre 100 000 euros et 150 000 euros, selon nos calcules. Ces chiffres sont sans aucun doute élevés selon les standards des compagnies aériennes.

Le monopole de l'offre

Une situation d’oligopole est constatée sur le marché algérien à cause du nombre faible d'offreurs disposant d'un certain pouvoir, les demandeurs étant nombreux. « C’est la conséquence directe d’une situation oligopolistique évidente dans laquelle un nombre limité - de manière exprès - de compagnies aériennes (Air Algérie, Air France, Transavia et ASL Airlines) s'entendent sur des prix exorbitants au mépris des règles de libre concurrence et de la réglementation IATA, au détriment des passagers algériens. Le chantage doit immédiatement cesser », a préconisé Abdelouahab Yagoubi. Enclencher l’ouverture du marché aérien à la concurrence est le premier levier pour faire baisser les prix, a-t-il ajouté.

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