La précarité étudiante en France fait réagir les présidents d'universités. Quatorze d'entre eux ont signé une tribune dans Le Monde pour réclamer la création d'une "allocation d'études" destinée à tous les étudiants. Cette initiative vise à lutter contre la précarité étudiante, à favoriser l'autonomie des jeunes, et à garantir un accès équitable à l'enseignement supérieur.
Les signataires de la tribune estiment qu'une réforme structurelle des bourses est nécessaire, avec pour objectif la mise en place d'une allocation d'études similaire à celles existant dans d'autres pays européens. Actuellement, ni les bourses sur critères sociaux, qui bénéficient à environ 750 000 étudiants, ni les aides exceptionnelles débloquées en faveur des associations soutenant les étudiants précaires ne suffisent à résoudre le problème de la précarité étudiante.
Les étudiants algériens en France seront concernés
Les chefs des universités demandent ainsi, la création d'une "allocation d'études", qui pourrait bénéficier à tous les étudiants, y compris les étudiants étrangers, dont les Algériens. Actuellement, plus de 33 000 étudiants algériens sont inscrits dans les universités françaises, et cette allocation pourrait avoir un impact significatif sur leur situation financière.
L'une des principales motivations derrière cette proposition est la réduction des inégalités socio-économiques et la promotion de la cohésion sociale. En garantissant un revenu décent aux étudiants, une allocation d'études permettrait non seulement de faciliter leur accès aux études supérieures, mais aussi de réduire les effets des ruptures familiales qui peuvent parfois compromettre leur réussite académique.
De plus, cette allocation encouragerait le développement de l'autonomie des étudiants et favoriserait les mobilités internationales. Elle s'inscrirait ainsi dans un véritable projet de société, visant à offrir à un maximum de jeunes l'accès à l'enseignement supérieur.
Un Smic mensuel pour tous les étudiants en France ?
De son côté, le président de l'université de Strasbourg, Michel Deneken, figure parmi les signataires de la tribune en faveur de l'allocation d'études. Il souligne que cette mesure aurait des avantages pédagogiques et économiques, en permettant à de nombreux étudiants de se consacrer pleinement à leurs études, sans avoir à travailler en parallèle. Il cite en exemple des pays européens comme le Danemark, la Finlande et les Pays-Bas, où une allocation similaire a été couronnée de succès.
Michel Deneken insiste sur le fait que cette allocation n'est pas une simple mesure d'assistanat, mais plutôt un moyen de responsabiliser les jeunes, en leur offrant un revenu équivalent au Smic. Cela simplifierait les procédures d'attribution des aides et aurait un impact positif sur l'économie en favorisant l'implication des étudiants dans la vie économique. Au 1er janvier 2023, le montant du Smic mensuel en France est évalué à 1353 euros net.
Selon lui, la création d'une allocation d'études pour tous les étudiants constituerait donc un investissement dans l'avenir, en permettant aux jeunes de se concentrer sur leurs études, d'obtenir leur diplôme plus rapidement et de devenir des acteurs économiques, professionnels et culturels plus rapidement.