Un sans-papiers algérien empêché de se marier à une Française

La politique d'immigration en France est de nouveau au centre des débats en raison du refus d'un maire de célébrer le mariage entre un ressortissant algérien en situation irrégulière et une Française. La décision a été annoncée par le maire lui-même, ce samedi dans une vidéo publiée sur compte X.

Gérard Dézempte, maire de Charvieu-Chavagneux, une commune près de Lyon, a annoncé sa décision ferme de refuser le mariage d’un ressortissant algérien à une Française. Il affirme que le citoyen en question cherchait à régulariser sa situation en utilisant le mariage comme un moyen de le faire. En somme, l’élu proche d’extrême droite a fait un procès d’intention au sans-papiers algérien et a conclu à sa mauvaise foi.

"C'est vrai ! Je refuse de marier un ressortissant algérien en situation irrégulière !", a déclaré le maire. Selon lui, cet Algérien se trouve en situation irrégulière en France depuis plus de quatre ans, son visa ayant expiré en juin 2019. Il a vécu clandestinement pendant cette période et a travaillé au noir.

Le maire de Charvieu-Chavagneux semble convaincu que le seul motif de ce mariage est de régulariser la situation de l'Algérien. Bien qu'il n'ait pas explicitement accusé l’homme de mariage gris, ses propos montrent clairement qu'il ne veut pas faciliter la régularisation par le biais du mariage.

Le Maire appelle à expulser le sans-papiers algérien

Gérard Dézempte a déclaré avoir saisi la Procureure de la République et le Préfet de l'Isère afin d'éviter que le mariage n'entraîne la régularisation du ressortissant algérien. Il demande aux autorités compétentes de procéder à des vérifications approfondies pour empêcher non seulement le mariage, mais aussi décider de l'expulsion de l’homme du territoire français. Se permettant de se substituer aux autorités judiciaires, le maire pense que "cette personne n'a rien à faire chez nous".

Cette décision radicale soulève des questions sensibles sur la politique d'immigration en France et met en évidence les opinions divergentes sur la manière de traiter les situations d'irrégularité. Pourtant, la loi est claire sur cette question. L’article 12 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) indique « qu’il est impossible d’interdire à une personne de se marier sous prétexte de sa religion, de sa couleur de peau ou de sa situation aux yeux de l’administration du pays dans lequel il vit ».

Retour en haut