Le projet de loi sur l'immigration se prépare à être examiné au Parlement français. Une nouvelle initiative a vu le jour, réunissant des députés de la majorité présidentielle et de gauche, tous unis pour plaider en faveur de la régularisation des travailleurs sans-papiers, en particulier dans les secteurs économiques soumis à de fortes tensions.
La tribune, cosignée par une dizaine de députés de la majorité, ainsi que des élus de gauche, vise à promouvoir un projet jugé "humaniste" de régularisation des travailleurs sans-papiers qui opèrent dans des domaines clés tels que la construction, l'hôtellerie-restauration, la propreté, la manutention et l'aide à la personne. Ces secteurs, soulignent-ils, sont essentiels au bon fonctionnement de la France, et leur contribution ne doit pas être ignorée.
Les 35 députés signataires appellent à la mise en place de "trois mesures urgentes pour faciliter l'accès des étrangers au marché du travail". Ils soutiennent la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les secteurs en tension, insistant sur le rôle crucial de ces travailleurs dans le maintien de l'activité économique. Ils réclament également le rétablissement du droit au travail pour les demandeurs d'asile, qui sont actuellement soumis à un délai de carence de six mois avant de pouvoir demander une autorisation de travail.
Un délai maximal pour le rendez-vous en préfecture
Un autre point d'inquiétude soulevé par les députés concerne la congestion des préfectures, qui participe chaque jour à la création de nouveaux sans-papiers, soulignent-ils. Le groupe de députés estime qu'il est impératif de fixer un délai maximal pour l'obtention d'un rendez-vous en préfecture afin de remédier à cette situation.
Les députés signataires insistent sur le caractère "urgent, humaniste et concret" de ces mesures. Ils souhaitent peser de tout leur poids dans le débat parlementaire à venir. Parmi les signataires de la tribune, on retrouve des personnalités politiques de différents bords, notamment la vice-présidente MoDem de l'Assemblée nationale, Élodie Jacquier-Laforge, et l'écologiste Julien Bayou.
Cependant, le projet de loi sur l'immigration fait face à une opposition farouche de la part de la droite et de l'extrême droite, et le gouvernement pourrait être amené à recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte en l'absence de majorité parlementaire favorable. Le débat politique s'annonce donc tendu et complexe dans les semaines à venir.