France : Des sans-papiers marocains traités « comme des esclaves »

"Traités comme des esclaves", des sans-papiers marocains dénoncent leurs conditions de travail dans des centres de tri en Île-de-France. Face aux conditions de travail inhumaines, les travailleurs marocains sans-papiers ont décidé d'occuper un centre de tri dans le 15e arrondissement de Paris depuis le 28 août 2023. Cette protestation vise à attirer l'attention sur leur situation précaire et à revendiquer leur régularisation.

Des témoignages alarmants dénoncent des traitements inhumains et des abus perpétrés contre des travailleurs sans-papiers d'origine marocaine au sein des centres de tri en Île-de-France. Onze individus, ayant travaillé pour l'entreprise de traitement des déchets NTI entre 2019 et 2022, ont révélé avoir enduré des discriminations, des cadences infernales de travail ainsi que des formes de chantage et de racket.

L'entreprise NTI, opérant en tant que sous-traitante pour des géants tels que Veolia, Suez, Urbaser Environnement et Paprec, leaders français du recyclage, est maintenant sous le feu des critiques pour avoir prétendument exploité des salariés sans statut légal. Les travailleurs marocains, en situation irrégulière en France, ont bravé l'incertitude pour trouver une meilleure vie. Cependant, leurs espoirs ont été anéantis par des conditions de travail déplorables et des traitements dégradants.

Esclavagisme, abus et racket, les sans-papiers marocains exploités

Ces travailleurs sans-papiers, au nombre de neuf hommes et trois femmes, originaires de la région de l'Atlas marocain, ont été employés dans des centres de tri en région parisienne depuis 2019. Rémunérés de manière informelle, ils touchaient 60 euros par jour pour le travail de jour et 80 euros pour les heures de nuit. Leurs responsabilités allaient de la maintenance à l'entretien, avec une pression constante pour répondre à des cadences effrénées.

Dans un témoignage donné à France Info, Amine, âgé de 23 ans indique: "on a été traité comme des esclaves, sans équipement de protection adéquat". Les révélations font état de pratiques alarmantes et de conditions de travail extrêmes. Amine partage : "notre chef augmentait les cadences et nous disait de plonger et de nager dans la poubelle pour trier. On travaillait dans des zones confinées sans détecteur de gaz, sans masque à ventilateur, juste avec des masques chirurgicaux".

Les sans-papiers marocains saisissent la justice

Les travailleurs ont également signalé des comportements abusifs de la part de leurs employeurs. Ismaël, 29 ans, décrit comment "le chef te demande de donner la moitié de ton salaire pour continuer à travailler". Des allégations de racket et de menaces ont également émergé, illustrant un environnement de travail toxique et oppressant.

Les actions légales sont en cours pour obtenir réparation pour les travailleurs. L'avocate Katia Piantino a déposé un dossier aux Prud'hommes afin d'obtenir des dommages et intérêts ainsi que des rappels de salaires pour les préjudices subis. Les travailleurs et leur avocate cherchent également à établir la responsabilité des donneurs d'ordre, notamment les sociétés Veolia, Paprec, Suez et Urbaser, pour ne pas avoir suffisamment vérifié les pratiques de leurs sous-traitants.

Retour en haut