La Tunisie est-elle toujours une destination prisée par les Algériens ?

Parmi les pays du Maghreb, la Tunisie se démarque comme étant l'une des destinations les plus convoitées par les voyageurs durant la saison estivale. D'ailleurs jusqu'au 31 juillet les revenus issus du tourisme en Tunisie ont excédé 3,3 milliards de dinars.

Le tourisme représente environ 10 % du produit intérieur brut (PIB) du pays et exerce une influence sur divers autres secteurs économiques. Cette année, les revenus du Tourisme en Tunisie ont marqué une augmentation de 55 % par rapport à l'année dernière. Ces résultats ont été confirmés par le ministre du Tourisme de la Tunisie, Mohamed Moez Belhassine, lors d'une déclaration aux médias. Selon ses déclarations, les statistiques révèlent une augmentation de 28 % et pas moins de 5 millions de visiteurs sur le territoire tunisien jusqu'à la fin de juillet 2023, marquant ainsi une progression de 70 % par rapport à l'année 2022. Il a également révélé que les chiffres enregistrés cette année se rapprochent de ceux enregistrés en 2019, soit avant la pandémie.

« Les chiffres sont satisfaisants jusqu’à présent. Les réservations se poursuivent même au-delà de la saison estivale », s'est réjoui le ministre de ces résultats, en exprimant sa reconnaissance envers les différentes parties qui ont contribué aux efforts visant à revitaliser le secteur touristique du pays. Pour Mr Belhassine, la priorité actuelle réside, d'un côté dans l'amélioration de la qualité des services offerts, d'un autre, à revoir le modèle de développement du secteur touristique et à rétablir ce dernier des conséquences et impactes laissé par la pandémie.

« Nous espérons que 2023 sera l’année de la rémission du tourisme tunisien et 2024 l’année de développement de ce secteur. Notre objectif est de dépasser les chiffres de 2019 », a-t-il souligné. Il faut souligner que le secteur du tourisme offre 600 000 opportunités d'emploi aux Tunisiens.

2,5 millions de touristes algériens en Tunisie ?

Selon El Watan, de janvier à juin de cette année, environ 1,13 million d'Algériens ont franchi les frontières tunisiennes, majoritairement à des fins touristiques. Cependant, comparé au pic de plus de 3 millions de touristes algériens en 2019, le chiffre actuel est notablement bas. En 2022, la Tunisie n'a accueilli que 1,3 million d'Algériens et espère atteindre 2,5 millions cette année. Néanmoins, diverses raisons ont entravé cet optimisme, comme l'ont indiqué des professionnels du secteur en Algérie.

L'une des principales raisons de ce désintéressement envers la Tunisie est la dégradation de la situation sociale en Algérie. Les incertitudes économiques et les difficultés financières ont eu un impact sur les dépenses des loisirs, réduisant ainsi la capacité des gens à voyager à l'étranger. De plus, la baisse de la qualité des services hôteliers et l'augmentation des prix des offres touristiques ont contribué à rendre cette destination moins attrayante.

De plus, la formule du « All Inclusif » n'exerce plus le même attrait sur les touristes algériens, tandis que les couts des voyages ne cessent de grimper. Les tarifs moyens pour un voyage organisé par voie terrestre varient entre 50 000 et 65 500 dinars/personne, en fonction de la durée du séjour et de la catégorie de l'hôtel.

Engouement pour le tourisme intérieur en Algérie

Face à ces contraintes, de nombreux touristes algériens ont modifié leurs projets de voyage. En effet, cette situation a ouvert la voie au tourisme intérieur, avec de nombreuses agences de voyages proposant des circuits et des destinations locales par bus. Des endroits tels que Jijel, Béjaïa, Skikda et Oran attirent désormais un grand nombre de voyageurs, notamment des familles à la recherche d'expériences mémorables et avides de découvrir les trésors cachés de leur propre pays. Le tourisme intérieur et ses infrastructures locales attirent de plus en plus les Algériens grâce à la qualité des services offerte par les établissements algériens. Toutefois, les prix des hôtels demeurent un sujet qui fâche pour certains voyageurs, soulignant la nécessité de rendre ces expériences plus accessibles à un public plus large.

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