Le rappeur d’origine algérienne Médine est au cœur d’une vive polémique en France. L’artiste est accusé d’antisémitisme en raison d’un post qu’il a partagé sur X, s’attaquant à l’essayiste franco-gambienne Rachel Khan. Médine est critiqué de partout, même de la part de membres de gouvernement et des députés.
Tout est parti d’une petite embrouille artistique entre le rappeur d’origine algérienne et l’essayiste Rachel Khan, petite-fille de déporté. Celle-ci a comparé Médine à un « déchet ». Ce dernier lui répond en la qualifiant de « resKHANpée », à savoir une « personne ayant été jetée par la place hip-hop, dérivant chez les social-traîtres et bouffant au sens propre à la table de l’extrême droite ».
Ce post de Médine a déclenché un flot de commentaires et d’insultes à son encontre sur le caractère jugé antisémite de ce jeu de mots, « rescapé - resKHANpée ». L’artiste s’est expliqué dans un autre post, réfutant toutes les accusations d’antisémitisme. « Aucune ambigüité. J’ai attaqué le parcours professionnel de Rachel Khan. La formule pas adaptée, qui a certainement dû heurter des personnes et je m’en excuse, n’était pas dirigée vers sa famille ni vers les victimes du drame de la Shoah ».
La polémique Médine prend une tournure politique
Toutefois, la polémique ne s’arrête pas et prend une tournure politique. Une vingtaine de parlementaires du parti présidentiel Renaissance ont dénoncé dans un communiqué « l’allusion aux rescapés des camps de la mort et la mise en évidence du patronyme juif en fait une attaque antisémite indéniable et intolérable ».
Le ministre des Transports Clément Beaune s’en est mêlé et a appelé les deux partis, La France insoumise (LFI) et à Europe Ecologie-Les Verts (EELV), à prendre leurs distances avec le rappeur. Médine est l’invité phare des prochaines universités d’été des deux partis de gauche.
Le président de la Cour des comptes et ancien ministre socialiste Pierre Moscovici a réagi sur le réseau X, « je ne connais ni le rappeur Médine, ni Rachel Khan. Mais le "jeu de mots" publié sur elle est scandaleux, au-delà de la limite malgré ce qu’il prétend ».
Pour le président des Républicains, Eric Ciotti, « maintenir Médine après ce jeu de mots antisémite sur Rachel Khan serait cautionner cette ignominie ». Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le rappeur d’origine algérienne fait face à de telles attaques. L’artiste a été, par le passé, accusé d’antisémitisme, d’homophobie, de communautarisme et d’accointances avec l’islamisme, à la lumière de certaines interviews, chansons ou prises de position passées.