De l'Algérie à la France : Luttes et aspirations de la diaspora en 1966 (Vidéo)

Après plus de 130 ans de domination coloniale, l'Algérie a obtenu son indépendance le 3 juillet 1962. Ce processus a été accompagné d'une guerre longue et violente, entrainant le déplacement massif de populations, parmi eux, certains ont quitté le pays pour rejoindre la France. 

En 1966, quatre ans après l'indépendance de l'Algérie, la présence des Algériens en France était marquée par une réalité complexe et souvent difficile. Ils sont venus en France pour des raisons vitales et leur seul souhait est de rentrer un jour au pays. Un reportage diffusé par l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) nous dévoile les défis que les hommes et les femmes ayant quitté l'Algérie pour la France ont dû confronter et le voyage qu'ils entreprennent à la recherche et au maintien de leur identité.

Le quotidien des immigrants algériens à Paris

Dans cette vidéo nous faisant la rencontre de jeunes Algériens résidant au sein de la capitale française, Paris, et qui sont constamment confrontés à des préjugés, à la discrimination, et à un racisme profondément enraciné dans la société française. Cette attitude envers eux est non seulement due à leur origine, mais aussi au passé que partage l'Algérie et son colonisateur. C'est ce qu'explique en premier lieu Amar et son groupe d'amis.

En effet, ce statut d'immigré, combiné à des barrières culturelles, les place dans une position de vulnérabilité sociale et économique. Ils vivent souvent dans des bidonvilles surpeuplés, dépourvus d'infrastructures de base et exposés à des conditions sanitaires précaires. Sur le plan professionnel, ces hommes et même les femmes rencontrent de nombreuses difficultés pour trouver un emploi stable et rémunérateur. Ces opportunités professionnelles limitées les poussaient à accepter des emplois sans perspectives d'évolution et mal rémunérés.

S'ajoute à cela, le racisme systématique qui les prive d'égalité des chances et de la possibilité de s'intégrer pleinement dans la société française. Le cas d'Amar, qui s'est vu obligé de quitter son poste dans une banque, à cause de la nationalité française qu'il refusait d'obtenir, car son père est martyr durant la guerre d'Algérie, illustre bien cela.

Défi des conventions : Fatima et l'expérience de l'intégration en tant que femme algérienne en France

En deuxième lieu, les réalisateurs du reportage font la rencontre de Fatima, une jeune femme qui casse les codes avec ses habitudes peu conventionnelles qui ne correspondent pas à l'image de la femme algérienne de l'époque. Cette rencontre se passe dans un café, un lieu où se ressemblent généralement les hommes en Algérie et dans lequel il est inhabituel de retrouver une femme. Entre des « frères » algériens qui la jugent et d'autres qui prennent son geste pour une marque de civilisation et d'avancée, le statut de femme algérienne de Fatima ne lui rend pas cette intégration facile.

En ce qui concerne le travail, la jeune Algérienne n'a pas eu de problème à en trouver. Élevée en France et presque parisienne, elle a adopté le mode de vie des Français, car dès son plus jeune âge, elle a été influencée par ce dernier. Un autre obstacle que Fatima rencontre est celui des regards des femmes algériennes plus traditionnelles qui ont du mal à accepter le style de vie de la jeune femme, que ce soit par rapport à son comportement, à la façon de s'habiller et surtout à ses fréquentations. Touchée par les paroles de ses sœurs algériennes, elle se justifie en avouant ne rien connaitre des espérances et des buts d'une Algérienne vivant dans son pays d'origine.

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