France : les transferts d'argent vers l'Algérie font polémique

La France veut décidemment serrer la vis contre le transfert d'argent des immigrés algériens vers le pays dans le cadre des prestation sociales. Invité mardi dernier sur le plateau de la chaine BFM TV, le ministre de l'économie, Bruno Le maire, a évoqué des transferts "illicites" qu'il faudra combattre. Cette sortie a suscité une vive polémique en France. 

Le versement des indemnités sociales telles que le minimum vieillesse, les allocations familiales, les APL (aides personnalisées au logement, NDLR) et le RSA (revenu de solidarité active) pour les étrangers dont les Algériens fait débat en France depuis quelques jours.

Le gouvernement français soupçonne en fait, une fraude massive caractérisant l'opération. Les statistiques officielles font état de 351 millions d’euros de fraudes relatives à ces allocations en 2022. Pour mettre fin à ce phénomène, l'exécutif compte mettre en place des mesures de contrôles vigoureuses.

« Aujourd’hui, les Caisses de Sécurité sociale peuvent déjà vérifier un certain nombre de choses : des factures d’électricité, des opérations bancaires. Je souhaiterais qu’on élargisse », a indiqué à titre d'exemple le mois de mars dernier, Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics.

Les propos polémiques de Bruno Le Maire

Lui emboitant le pas, son homologue de l'Economie, Brno Le Maire, a tenu des propos plus tranchants sur le sujet, mardi dernier. « Nos compatriotes en ont ras-le-bol de la fraude », a déclaré en substance le membre du gouvernement français sur BFM TV. Affirmant que « le contribuable, l'entrepreneur, le salarié n'ont aucune envie de voir que des personnes peuvent en bénéficier, les renvoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu'ils n'y ont pas droit ».

Le même ministre a souligné par ailleurs que "le modèle social est fait pour protéger les plus modestes […], certainement pas pour envoyer illégalement de l’argent à l’étranger ».

La gauche s'indigne

Ces déclarations n'ont pas été applaudies unanimement en France. Les partis de la Gauche les ont sévèrement critiqués les qualifiant de racistes.  « Mobiliser des préjugés racistes pour éviter de rappeler que la fraude sociale est essentiellement le fait des employeurs et la fraude fiscale est sans commune mesure. L’extrême-droite remplit dangereusement le vide gouvernemental », a écrit à titre d'exemple le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, sur Twitter.

« Chers compatriotes musulmans ou originaires comme moi du Maghreb, préparez-vous. Pour faire diversion le gouvernement annonce par la voix de Bruno Le Maire une nouvelle campagne pour vous montrer du doigt. Sang-froid. », a indiqué de son coté le candidat à la présidentielle de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

 

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