Le nouveau stade de Tizi Ouzou, qui sera très probablement inauguré le mois de juin prochain, suscite une nouvelle grosse polémique. Cette fois à cause de l'absence de la langue tamazight, sur les plaques indicatives et de signalement, dans et autour de l'enceinte sportive. Pour plus d'un, cela représente une exclusion pure et simple. Des appels au boycott sont d'ores et déjà lancés.
Le fameux stade de 50 000 places de Tizi Ouzou verra enfin le jour l'été prochain. Lancé au début des années 2000, le projet sera livré en principe le mois de juin prochain, selon les prévisions des hautes autorités de l'Etat. Le ministre de l'Habitat, qui a effectué samedi 1er avril une énième visite sur le site, a annoncé un match test prévu le mois de mai pour évaluer probablement l'état de la pelouse.
Implanté au niveau de la localité de Boukhalfa, à l'entrée ouest de la ville de Tizi Ouzou, cette infrastructure est considérée comme l'un des plus beaux stades d'Algérie, sinon de l'Afrique. Un bel acquis, du reste pour la région et pour le club local, la JS Kabylie.
Après l'appellation, l'absence de tamazight
Cela dit, la structure ne cesse de susciter la polémique. Il y a quelques semaines, un houleux débat a été enclenché concernant l'appellation que ce stade devra prendre. Plusieurs noms ont été alors avancés, avant qu'une voix quasi officielle ne vienne annoncer qu'il sera baptisé au nom de l'ancien homme politique, le défunt Hocine Ahmed. Un nom qui semble faire l'unanimité.
Une autre polémique vient de voir le jour en ce début de mois d’avril. Celle-ci a été provoquée cette fois par l'absence de la transcription amazighe sur les plaques du stade. Force est de constater en effet que les signalements à l'entrée et aux alentours de l'enceinte sont écrite en arabe et en anglais.
Aucune indication en tamazight, pourtant langue officielle et surtout l'essence même de l'identité de la région et de son club phare, la JSK. Pour plus d'un, cela est un mépris et une exclusion. Chose qui ne passe pas et suscite la colère et l'indignation de la population locale qui se manifeste pour réclamer une réparation.
"Ma ulac tamazight ulac, ulac, ulac…", les appels au boycott se multiplient
« Ma ulac tamazight ulac, ulac, ulac… (S'il n’y a pas tamazight, il n’y aura rien, rien, rien…) ». Ce célèbre refrain de l'une des chansons du chantre Matoub Lounès, est repris en chœur sur les réseaux sociaux. Des voix ne cessent en effet de s'élever appelant au boycott du stade.
Des hommes politiques et des notables de la région appellent de leur cotés les autorités à se ressaisir. « Il est encore possible, il n'est pas trop tard pour bouger et changer les choses. Au moins pour ne pas participer à faire disparaitre l'identité de la JSK déjà, de cette région et du stade, et aussi pour faire barrage à ceux qui veulent dénaturaliser toute Histoire et effacer un combat qui nous a permis d'exister », a écrit récemment à titre d'exemple, l'élu à l'APW de Tizi- Ouzou, Kaci Tansaouet.