Ouverture du secteur des médias aux binationaux : l’Algérie tranche

Les binationaux sont exclus du champ médiatique national. Les ressortissants algériens établis à l’étranger n’auront donc pas le droit de créer des organes de presse en Algérie, a décidé la commission de la culture, de la communication et du tourisme de l’Assemblée populaire nationale (APN) qui était pourtant pour un amendement permettant l’investissement dans le domaine.

Les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté, mardi, à la majorité, le projet de loi organique relatif à l’information. Un projet qui maintien l’interdiction aux binationaux de créer des journaux et autres organe de presse en Algérie. Un amendement a été proposé, en fait, par le député de l’émigration, Abdelouahab Yakoubi, pour l’ouverture du champ médiatique à cette catégorie d’Algériens.

La proposition a été d’ailleurs acceptée au départ, avant que les membres de la commission de la culture, de la communication et du tourisme ne fasse machine arrière. C’est ce qu’a affirmé le même parlementaire, mardi soir, sur sa page Facebook.

Le député de l’émigration Abdelouahab Yagoubi s’insurge

« L’amendement N° 39, concernant l’article 4 de ce projet de loi, que j’ai proposé contre l’exclusion des Algériens binationaux a finalement été renversé malgré qu’il a reçu l’approbation, suite aux délibérations des membres de la commission parlementaire concernée, et qui a été convoquée jeudi 23 mars et malgré la publication de son acceptation dans le rapport complémentaire de la commission », a écrit le député.

Ce dernier qui parle de « putsch », a révélé que « 4 membres sur 27 de la commission ont tenu une réunion, samedi soir, à la veille du vote du projet de loi, pour faire barrage à mon amendement ».

Les explications de la commission de l’APN concernée

Ladite commission a expliqué son revirement par le souci de préserver les intérêts du pays. « Limiter l’exercice de l’activité médiatique aux seuls résidents jouissant exclusivement d’une nationalité algérienne, tout en écartant les étrangers et les binationaux vise à fermer les portes devant les parties hostiles à l’Algérie qui n’attendaient que cette occasion pour investir le champ médiatique et s’ingérer dans les affaires internes de l’Algérie. Ce qui constitue un danger contre la souveraineté nationale», a-t-elle écrit dans un communiqué.

Pour elle, cette position vise « à protéger les constantes nationales, les références de l’identité nationale, nos valeurs et notre culture dans une conjoncture de mutations profondes que connaît notre société et leurs retombées sur différents niveaux, ce qui a incité à prendre des mesures conservatoires pour éradiquer toutes les croyances, idées, cultures étrangères à la société algérienne… ».

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