La découverte la semaine dernière, de tombes d’enfants harkis relance la polémique en France. En effet, des fouilles archéologiques effectuées dans le sud de la France ont permis la découverte de tombes d'enfants harkis, enterrés indignement à la fin de la guerre d’Algérie.
C’est suite à une enquête publiée en 2020 par l’AFP que l’existence de ce cimetière sauvage soit découverte. Les fouilles ont commencé depuis quelques jours. Elles ont révélé les sépultures d'enfants et bébés harkis, morts de froid ou de maladie contagieuse.
Pour Nadia Ghouafria, fille de Harkis, "c'est un mélange entre satisfaction que les tombes aient été localisées, mais aussi une tristesse et une colère de les savoir toujours là, malgré un signalement de la gendarmerie en 1979".
Nouveau scandale en France
Cette découverte historique révèle par ailleurs, un nouveau scandale sur le traitement réservé par la France aux Harkis. Ces collaborateurs de l’armée française ont été abandonnés par la France à la fin de la guerre. Des dizaines de milliers d'entre eux, ont fui en France pour se retrouver parqués dans des "camps de transit et de reclassement".
Selon Patrice Georges-Zimmermann, archéologue à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) "nous avons la confirmation qu'il s'agit bien du cimetière recherché, puisque deux tombes, au moins, recèlent des ossements d'enfants". Et d’expliquer "nous avons un certain nombre de fosses, ovales, assez étroites, dont la taille dépend de l'âge des individus placés dedans. Beaucoup sont des enfants, voire des bébés".
La première réaction officielle du gouvernement français était celle de la secrétaraire d'État français chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. "Nous savons que les conditions d'accueil et de vie des Harkis ont été indignes et malheureusement, on le constate sur ce site du camp de Saint-Maurice l'Ardoise, elles l'ont été jusque dans les conditions d'inhumation", a regretté Patricia Miralles.
