Faut-il privatiser la compagnie aérienne nationale, Air Algérie ? La question a été maintes fois soulevée, mais le projet ne semble pas être d'actualité. L'Etat algérien qui est toujours venu à son secours, opte pour un nouveau plan pour sa restructuration. Un expert préconise une autre alternative à même, selon lui, de permettre au pavillon algérien d'aller de l'avant.
Kamel Khelifa, un spécialiste dans les échanges internationaux, les transports et la logistique et ancien consultant expert auprès d'organismes internationaux (Onu, UE, etc.) évoque en effet "le Quirat, comme solution et modèle de développement" d'Air Algérie et des autres entreprises étatiques. Il explique sa proposition dans une contribution publiée dans le journal Le quotidien d'Oran.
« Le Quirat (terme arabe, ayant donné en français, après la renaissance européenne, le mot quirataire) est une forme de prise de participation au capital social, de firmes à créer ou existantes, par exemple celui de la CNAN, Air Algérie, etc., dans le cadre d'un partage d'une part de propriété, par exemple dans un moyen de locomotion (navire, aéronef, etc.), ou de plusieurs en indivision, lequel bâtiment ou service sera divisé en quirat, en fonction des parts d'actions achetées par chaque associé ou quirataire (souscripteur) », précise-t-il au préalable.
"Inciter Air Algérie à ouvrir son capital"
Selon lui, il est temps que la compagnie aérienne nationale ouvre son capital pour le privé. « L'Etat devrait, me semble-il, inciter Air Algérie, la Cnan, la Sntf, les ports, etc., dans le sens de l'ouverture, en toute transparence de leur capital social, à tout investisseur qui prendrait des parts dans le fonds de commerce de ces entreprises publiques, dans le cadre de partenariat (public-privé) ».
Les managers, indique-t-il encore, « ne seront plus comptables devant un ministre, mais devant l'assemblée des actionnaires (publics et/ou privés), où l'Etat disposerait au moins d'un tiers du portefeuille et par conséquent autant de voix, représentant la minorité de blocage ».
Les avantages d'une telle gestion
L'expert affirme que « cette forme de gestion, permettant à l'Etat d'être présent dans la sphère économique et sociale, aura pour effet de : (1) vendre les 2/3 du capital privé de l'Etat, constituant autant de richesses pour renflouer le Trésor public ; (2) annihiler le piston et ses corollaires le favoritisme, le clientélisme, le douarisme, etc. ; (3) remettre au goût du jour les règles de commercialité et de compétitivité ; (4) tendre à la réduction du gaspillage et déficit d'avions et de navires qui partent ou reviennent à vide ; (5) Le management ne reviendrait qu'à celui qui présenterait aux actionnaires un business plan satisfaisant ».
Pour lui, il faut que « les entreprises moribondes ne soient plus secourues par le Fonds national d'investissement dans des dépenses à fonds perdus ».
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