Vivre en Algérie et toucher le RSA en France : l'étau se resserre

La nouvelle risque d'être peu réjouissante pour certains émigrés algériens résidant en France. Le gouvernement veut durcir l'attribution du revenu de solidarité active (RSA) et des autres prestations sociales en raison de la fraude qui caractérise l'opération. 

Les statistiques officielles font état de 351 millions d’euros de fraudes relatives à ces allocations en 2022. Le phénomène ne date pas de l'année dernière. En 2018, on a comptabilisé une fuite 304 millions d'euro. Cette manœuvre que les autorités françaises veulent annihiler se résume au fait que des étrangers continuent à toucher ces allocations tout en résidant dans leurs pays respectifs.

En 2021, à titre d'exemple, deux frères algériens installés au bled depuis cinq ans revenaient ensemble chaque mois, le même jour, pour toucher leur RSA. Pour éviter donc cette duperie, le gouvernement français veut resserrer l’étau.

Durcir les contrôles

L’exécutif entend ainsi intensifier les contrôles en mettant à contribution même les compagnies aériennes pour déterminer la date d'entrée en France de tout émigré soupçonné de fuite. « Aujourd'hui, les Caisses de Sécurité sociale peuvent déjà vérifier un certain nombre de choses: des factures d'électricité, des opérations bancaires. Je souhaiterais qu'on élargisse », a indiqué mercredi dernier, Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics

« Que les Caisses de Sécurité sociale qui ont un doute sur le fait qu'une personne a bien résidé sur le sol français puissent accéder aux fichiers des passagers des compagnies aériennes, le fichier PNR (Passanger Name Record, NDLR), pour regarder quand une personne a pris l'avion en direction de la France », a-t-il souligné.

Harmoniser la durée de présence en France pour toutes les allocations

« Des gens perçoivent des prestations comme s'ils habitaient en France alors qu'ils résident à l'étranger de longs mois dans l'année », précise-t-il. « Il faut qu'on puisse les identifier et être plus efficace à l'instar d'autres pays », a t-il encore ajouté.

Pour  « toucher le minimum vieillesse ou les allocations familiales, il faut passer six mois en France, pour toucher les APL (aides personnalisées au logement, NDLR) il faut passer huit mois en France, pour toucher le RSA (revenu de solidarité active), il faut passer neuf mois en France », a expliqué le ministre,

Le gouvernement veut désormais harmoniser le tout en 9 mois, a annoncé Gabriel Attal qui présentera prochainement un nouveau plan de lutte contre ce fléau.

 

 

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