Le rachat de la JS Kabylie par l'opérateur téléphonique public Mobilis a suscité une vive polémique en Algérie. Si elle a été applaudie par les supporteurs du club, l'opération n'a pas été du goût de certains observateurs et amateurs de football. Ces derniers estiment que les pouvoirs publics doivent revoir leur copie.
La JSK, club phare de la la Kabylie, est passé sous la tutelle de Mobilis. La nouvelle a été annoncé le 1er mars dernier. « Aujourd’hui, officiellement, on peut dire que Mobilis est à la JSK. Nous avons signé devant le notaire avec Mobilis que nous remercions de prendre l’équipe de la JSK. Cela n’a pas été facile », a déclaré Djaffar Ait Mouloud, président du CSA/JSK.
Première grosse décision du nouveau propriétaire de la formation kabyle : le remboursement des toutes les dettes cumulées lors des dernières années, qui s'élèveraient à 160 millions de centimes. « Les dettes du club sont de l’ordre de 160 milliards de centimes et Mobilis s’est engagé à les prendre en charge dans la totalité », a affirmé le même président.
Des "mauvaises langues" se déchaînent
L'arrivée de l'opérateur téléphonique a suscité une grande joie chez le public kabyle. Pour lui, la JSK est désormais entre de bonnes mains et pourra du coup retrouver son lustre d'antan. Elle a été cependant critiquée par certaines personnes qui ont trouvé à redire. Cette transaction leur ainsi soudainement rappelé que l'Etat débourse beaucoup d'argent pour financer le football au détriment d'autres secteur névralgiques tels que la santé et l'éducation nationale, indique-t-on.
Les réponses ne se sont pas fait attendre. Des internautes se sont en effet manifestés pour rappeler à ces « mauvaises langues » que le groupe pétrolier Sonatrach est à la tête du MC Alger depuis belle lurette. Le même groupe, à travers ses filiales prend également en charge la JS Saoura et le CS Constantine, alors que l'USM Alger et le CR Belouizdad sont gérés respectivement par l’entreprise Serports et la société semi-publique de tabacs Madar.
Retour aux années 1980
Certains intervenants mettent toutefois tous les clubs de la ligue 1 dans le même sac et demandent à l'Etat de revoir sa copie en matière. Ces derniers affirment que les clubs qui sont passé professionnels depuis quelques années sont appelés à se prendre en charge eux-mêmes.
Il est vrai que dans l'état actuel des choses, le football algérien est revenu aux années 1980 en matière de gestion. L'ancienne génération se souvient certainement du temps de l'ENIEM à la JSK, Sonelgaz à l'USMA, Sonatrach au MCA, au MC Oran et à l'ES Sétif pour ne citer que ceux-là.