Envoi d’argent en Algérie : onze «sarafs» arrêtés en France

24 personnes dont une dizaine d’Algériens ont comparu, mardi 12 juillet, devant le tribunal correctionnel de Marseille. Les accusés font partie d’un réseau international de blanchiment d'importantes sommes d'argent entre la France, l'Italie, l'Algérie et Dubaï.

Ce réseau international mêle le blanchiment d’argent classique et l'hawala, un système de compensation financière occulte entre la France et l’Algérie. Ce système repose sur des « sarafs », des agents de change informels pratiquant la compensation entre la France et l'Algérie.

Ces intermédiaires empochent de l’argent en France pour le donner en dinars en Algérie. L'hawala fait échapper des flux importants de devises à toute régulation bancaire. Cette méthode reste l’une des options les plus répondues de transferts d’argent depuis la France vers l’Algérie.

Mardi 12 juillet, le tribunal de Marseille a condamné onze « sarafs » à des peines allant de 18 mois à six ans de prison et d'amendes de 5000 à 100.000 euros. Les prévenus sont condamnés pour exercice illégal de la profession de banquier. Les mis en cause soutenaient qu'ils opéraient des transferts d'argent sur le mode de l'hawala, au profit de commerçants, de retraités et d'investisseurs algériens.

Deux Algériens à la tête des opérations

Dans le cadre de la même affaire, les enquêteurs de la police avaient retrouvé la trace de transports d'argent de Marseille vers l'Italie pour des montants avoisinant 600.000 à 900.000 euros. Des convoyeurs récupéraient l'argent envoyé depuis la France dans les caches aménagées dans des véhicules, pour ensuite le transformer en or à raison de 30.000 à 40.000 euros le kilo de métal précieux.

Deux ressortissants algériens en fuite, sont désignés comme étant à la tête de ce réseau. Ils ont été condamnés à neuf ans de prison et 500.000 euros d'amende. Un mandat d'arrêt a été délivré contre eux.

Trois frères algériens vivant entre l'Algérie et Marseille présentés comme les organisateurs des opérations de collecte, de transport et de conversion, ont écopé respectivement de sept ans, six ans et 42 mois de prison, avec des amendes allant de 50.000 à 300.000 euros.

 

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