Le coup de gueule de l'Algérienne Cylia Ouikene, médaille d'or du karaté

Accueillie en héroïne dans sa région natale, la karatéka Cylia Ouikene a exprimé son mécontentement sur l'indifférence des autorités de son pays à sons égard, suite à son exploit lors des Jeux méditerranéens d’Oran 2022. 

Lors de la cérémonie honorifique organisée en son honneur à Freha, commune située à l'est de Tizi-Ouzou, où elle été accueillie en championne en compagnie de sa camarade Louiza Abouriche, la karatéka de 18 ans a en effet profité de l’occasion pour faire une mise au point. « Nous sommes les premières à obtenir des médailles. Les derniers titrés ont eu leurs récompenses, alors que nous, les premiers, rien ! », a-t-elle lancé d’emblée.

« Ils attendent quoi pour nous récompenser ? »

« La première médaille d'or c'est moi qui l'ai offerte pour l'Algérie. Jusqu'à présent, personne n'a fait un geste envers nous », poursuit-elle avant de remercier ceux qui l'ont aidé lors de sa préparation pour la compétition, avouant que ce n'était facile pour elle : « Cette médaille, je l'ai obtenue après des sacrifices et beaucoup de travail. Malgré les blessures, je me suis battue pour avoir ce titre ».

Cylia Ouikene n'est pas à sa première consécration, que ce soit avec son club JS Freha ou en équipe nationale. Avant les JM-2022, la jeune athlète a toujours honoré sa région dans les compétitions nationales et l'Algérie à l'échelle continentale. « J'ai été sacrée championne d'Afrique décembre dernier. Deux fois championne d'Algérie, en individuel et par équipe. Tout le temps sur le podium », a-t-elle tenu à faire savoir.

« Ils attendent quoi pour nous récompenser ? Des autorités locales, la mairie, la wilaya, jusqu'au ministère ! », s'étonne-t-elle avant de s'adresser aux autorités concernées: « Je travaille dure, j'honore mon pays. Je suis fière de mon pays, je brandi le drapeau algérien. Je veux que je sois récompensée pour mes efforts. Je vous rends heureux, ça me fait plaisir aussi, mais sachez que je veux être aussi récompensée ».

« Deux poids, deux mesures »

La jeune athlète et étudiante à l'université de Tizi-Ouzou a réussi en effet à battre des adversaires très expérimentées lors des jeux d'Oran. Sur les réseaux sociaux, les réactions se multiplient.

Certains internautes évoquent même une politique de « deux poids, deux mesures ». En effet, d'autres athlètes auraient bénéficié d'avantages, alors que Cylia Ouikene et Abouriche Louiza, qui ont décroché les deux premières médailles d’or de l’Algérie dans la compétition, n'ont même pas été remerciées par les autorités locales.

Aux dernières nouvelles, les deux médaillées d'or en Karaté-do seront enfin récompensées. Selon des sources, une cérémonie en leur honneur est prévue, dans les prochains jours, au siège de la wilaya à Tizi-Ouzou, avec remise de primes et cadeaux.

 

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