France : un Algérien assène 59 coups de couteau à son ex femme

Aurélie, jeune maman ayant survécu à des dizaines de coups de couteau, assénés en pleine journée près d’une école maternelle à Toulon, arrive au bout de son combat judiciaire. Poignardée en décembre 2018 par son ex-compagnon, après une longue attente, l'auteur des faits a été condamné ce vendredi, 28 janvier 2022, à 30 ans de réclusion criminelle. La peine maximale !

Poignardée au parking de l'école pendant que son fils de trois ans est assis à l'arrière de sa voiture. Au total, 59 coups de couteau. C'est le nombre officiel versé au dossier d'assises. 59 plaies, 59 coups de couteau, portés le jeudi 13 décembre 2018, une horrible journée que la victime, Toulonnaise de 44 ans, n'est pas prête d'oublier.

La victime, grièvement blessée notamment au cœur, à la rate et à un poumon, avait miraculeusement survécu après trois mois d'hospitalisation. Elle est balafrée et porte sur sa gorge et sur ses bras, sur sa poitrine aussi, de nombreuses cicatrices que les années n'ont pas pu effacer. [the_ad id="7305"] Elle avait déposé plainte à Toulon contre son compagnon qui la battait, la surveillait, l'enfermait dans une terreur continue.

Un crime prémédité après des violences à répétition

Alors qu'elle vient juste de récupérer son fils à la maternelle, son agresseur l'a surprise et l'a lâchement assaillie. "Je pars à la maternelle chercher mon fils, je l'installe dans la voiture. C'est alors que surgit mon ex-compagnon.", se souvient cette infirmière qui reste sur ses gardes alors que son ex-conjoint est emprisonné depuis trois ans.

Selon la victime, l'homme n'est pas à sa première tentative. Tout le temps enragé, écumant de colère, en effet, son ex-compagnon a toujours le regard des mauvais jours se plaigne-t-elle. [the_ad id="7305"] Ce regard qui a fini par pousser Aurélie, battue depuis des mois, à fuir le domicile pour trouver refuge dans un hébergement d'urgence. Face à cette situation tendue, elle a préféré écouté sa raison, plutôt que son cœur, pour éviter le pire. "Ses yeux me disaient que si je restais, il irait jusqu'au bout", déclare-t-elle.

Puis vient ce maudit jour du 13 décembre, lorsque son ex-compagne la rejoint sur le parking de l’école maternelle où elle était venue chercher leur fils. Aurélie ne comprend pas. Tout se passe si vite. "Il me donne des coups qui me piquent dans le bras, mais je ne sais pas ce que c'est, rapporte-t-elle. Je crois qu'il me frappe avec sa clé de voiture. Je lui crie : Mais t'es fou, arrête ! Puis je vois la lame de couteau, le sang. Là, je réalise que ma vie ne tient qu'à un fil. Je comprends qu'il faut que je fasse comme si je meurs, pour qu'il arrête. [the_ad id="7305"] Donc je détends tous mes muscles, je m'abandonne.", raconte-t-elle.

Jaloux, paranoïaque, son ex passe à l'acte !

Après avoir survécu à 59 coups de couteau à Toulon, la victime déclare : "mon ex a tenté de me tuer et il recommencera". La victime a témoigné de l'enfer que lui faisait vivre son ex-compagnon : il la battait, la surveillait, l'enfermait. "Il avait piraté mon portable. Dès qu'il voyait un mouvement sur mon téléphone, il me demandait des explications. Si mes explications ne convenaient pas, il me frappait. Des coups de poing, des coups de pied. [the_ad id="7305"] Il a aussi installé une caméra dans ma chambre, pour vérifier que je ne ramenais personne pendant qu'il travaillait."

Elle avait aussi l'interdiction de travailler. "Je n'étais plus capable de faire quoi que ce soit, j'étais à bout, se remémore Aurélie. Il m'avait interdit de travailler, je n'avais plus de carte bleue en ma possession.", raconte Aurélie à chaque fois qu'on l'interroge sur cette affaire.

Elle raconte aussi que son ex-conjoint, paranoïaque, s’était persuadé qu'elle entretenait une relation avec un autre homme. "Il me soupçonnait des aventures alors que lui-même avait une maîtresse.", lâche-t-elle, abattue…

La peine maximale !

Auteur d’une tentative d'assassinat avec préméditation, son ex-compagnon essaie de justifier son acte au nom de la dignité et de l'honneur de sa famille qui veut sauver : «Il faut que je lave mon honneur», dit-il. Et dans certains messages et commentaire, il reconnait même son féminicide. [the_ad id="7305"] «Je suis algérien, il faut que je lave mon honneur et celui de mes enfants (…), je vais la tuer et je finirai en prison », soutient-il.

Mohamed Meghraoui, ce jeune algérien de 46 ans, était jugé en appel à Aix-en-Provence après avoir été condamné en septembre 2021 en première instance à Draguignan, à 25 ans de prison. Muni d’un couteau, cet aide-soignant a été reconnu coupable de "tentative d’assassinat" de son ex-femme sous les yeux du petit garçon âgé de 3 ans. Trois mois d'hôpital sont nécessaires à Aurélie pour qu'elle se remette sur pied, à peine réconfortée par le jugement de cette affaire, son adversaire fait appel.

Jugé en appel devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, le verdict est rendu ce vendredi 28 janvier 2022 : son bourreau a finalement écopé de la peine maximale. L'homme a été condamné cette fois à 30 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de 20 ans. À sa sortie, il devra se soumettre à un suivi judiciaire durant dix ans. Aurélie peut dormir enfin tranquille, ses trois enfants aussi.

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