Comment le regroupement familial est surestimé en France?

L’immigration est un thème central de la précampagne présidentielle en France. Chiffres, déclarations chocs, vérités et contrevérités sont les mots d’ordre des candidats.  Anthony Edo, chercheur au Centre d’études prospectives et d’informations internationales, et spécialiste de la question migratoire tente d’expliquer les réalités de ce phénomène.

Le spécialiste explique que le regroupement familial est surévalué en France. « On surestime aussi souvent le regroupement familial. Il ne faut pas confondre immigration pour motif familial et regroupement familial,» note-t-il.

Selon la définition du ministère de l’Intérieur, « le regroupement familial permet à un ressortissant étranger régulièrement installé en France (le « demandeur ») d’être rejoint par les membres de sa famille (conjoint et enfants mineurs) ».

Dans les statistiques diffusées par le ministère de l’Intérieur, 90.068 titres de séjour ont été délivrés en 2019 pour motif familial. Dont 12.066 personnes pour regroupement familial. La différence est énorme.

Répondant au discours anti migratoire de certains candidats à la présidentielle française notamment Eric Zemmour ett Marine Le Pen,   Anthony Edo explique qu’en France « on a des populations qui se mêlent et qui s’ajoutent. Il n’y a pas de remplacement. Rien n’est caché, mais on a du mal, en tant que chercheur en sciences sociales, à retranscrire dans le débat public cette réalité. L’enjeu pour moi n’est jamais de surestimer ou sous-estimer mais d’appréhender correctement, avec les bons mots, les bons chiffres, la réalité migratoire, pour établir un état des lieux objectif. Mais c’est vrai qu’il y a un écart entre la perception de l’immigration et la réalité. »

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